Le groupe Sterenn repense sa plateforme e-commerce BtoB au service de ses filiales

25 octobre 2023

Samuel Oudin

Pour porter ses nouvelles ambitions et offrir plus de “souplesse digitale” à ses filiales, le groupe Sterenn quitte Magento et opte pour une nouvelle architecture web headless. Un chantier développé en collaboration avec Le Phare. Interview d’Alexandre Cantin, responsable du développement digital.

Pourquoi avez-vous fait le choix de sortir de Magento ?

« Notre plateforme digitale avait 10 ans. Nous étions sur Magento 1 qui n’était plus maintenu. Il fallait donc passer sur Magento 2. Une étape cruciale qui demandait de prendre le temps de faire un diagnostic avant de repartir sur un nouveau cycle.

Nous avons besoin de nombreuses fonctionnalités spécifiques, il faut donc “tordre” Magento en permanence. En cherchant à développer du spécifique autour d’un CMS, cet outil devient très difficile à maintenir dans le temps. En conservant l’ancien système, nous aurions eu besoin d’un magento par filiale, soit : 10 CMS, 10 BDD,….

De plus, il devient très difficile de trouver des experts Magento (intégrateurs) capables d’accompagner nos besoins. S’ajoutent à cela des coûts de licence et de migration. Et pour finir, une nouvelle règle du jeu établie par Magento demande de rétrocéder un pourcentage du chiffre d’affaires e-commerce réalisé.

L’heure était venue de changer notre architecture pour la partie web, avec pour objectif de porter les ambitions de business de chacune de nos filiales.

Quelle nouvelle architecture web avez-vous mis en place ?

« Pour ce virage, nous avons d’abord pris le temps de la réflexion : quelles fonctionnalités attendent nos filiales ? De quelle souplesse technique avons-nous besoin  ? Sur quels profils de développeurs devons-nous compter ?

Ensuite, avec les équipes du Phare, nous avons conçu et mis en place une nouvelle architecture web basée sur un système headless qui sépare le back-end du front-end.

Chaque filiale peut maintenant imaginer sa propre vie digitale en front ou en termes de fonctionnalités, à condition qu’elle consomme le serveur d’API du groupe.

Le cœur du moteur, c’est l’API interconnecté au PIM et à l’ERP
. Notre serveur d’API est une sorte de multiprises mise à disposition de chaque filiale.  Chacun peut venir s’y brancher et bénéficier de telle ou telle avancée ou fonctionnalité développée pour l’une d’entre elles. C’est de la mutualisation de ressources.« 

(Lire aussi : « Choisir un CRM, PIM, ERP. La mauvaise bonne idée ?« ).

Un système headless pour répondre à quels enjeux ?

« Nous avons un catalogue de plus de 400 000 références produits. 75 000 références sont stockées dans nos entrepôts et livrables en 24H en France. Nous vendons uniquement à des concessionnaires, revendeurs. Ce sont des détaillants qui peuvent être des groupes, des indépendants, des boutiques en ligne.

Plus de 80 % du business passe par le web. Chaque marque doit avoir la plus grande liberté dans son expression et son exploitation commerciale.


Cette nouvelle architecture SI de la partie web porte à la fois nos besoins de spécialisation et la force de la mutualisation. Ce nouveau système, complexe, permet une unicité des pratiques et des technos.
« 

Avec quelle organisation digitale ?

« Pour les développements techniques, en interne, nous avons un chef de projet, deux développeurs confirmés et un alternant. Pour ma part, je pilote le projet avec une casquette de product manager.

Nous sommes sur un rythme d’une “mise en prod” par semaine et un point hebdomadaire avec des release. Le Phare continue de nous accompagner sur la partie Dev Ops mais également sur des développements de fonctionnalités.

Une phase de transition a commencé où le lead développement passe du Phare chez nous. A terme, les équipes du Phare resteront à nos côtés pour concevoir d’autres types d’approches.

Nous avons des enjeux de business importants. Le groupe s’est reconstruit il y a 6 ans. Une transformation et une organisation arrivées aujourd’hui à maturité et qui nous permettent d’accélérer.
« 

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