Sodebo innove en mode startup avec Freego

23 octobre 2023

Rozenn Grenat

Christelle Buetas

Quand un grand groupe industriel lance un projet innovation, quelles sont les clés d’accélération et les risques de blocage ? Interview de Christelle Buetas, directrice de la startup Freego créée par le groupe Sodebo.

Comment la startup Freego est née au sein de Sodebo ?

En 2016, Sodebo lance Freego. C’est une offre de restauration connectée proposée en libre service dans les écoles et les entreprises (salades, pasta box, sandwichs, yaourts, pâtisseries…). Il s’agit d’une nouvelle expérience pour se rapprocher des consommateurs. Pour se servir, le client approche sa carte du frigo (CB, carte Freego) ou utilise l’application. La porte s’ouvre, il se sert comme dans un frigo et le débit bancaire s’opère automatiquement.

Au départ, le Groupe fait le choix d’acheter des frigos connectés
et d’en déléguer l’exploitation à des sociétés déjà présentes dans les entreprises via leurs distributeurs automatiques.

Ce projet a-t-il facilement trouvé sa place au sein du groupe ?

Freego est rapidement tombé dans les réflexes d’un grand groupe industriel, avec de nombreuses réunions et de multiples interlocuteurs experts… Les premiers problèmes ont rapidement émergé. Un fournisseur de machines qui se trouve trop loin (Etats-Unis ; décalage horaire), des problèmes techniques sur les machines, un SAV compliqué, un approvisionnement mal assuré…

Après l’excitation de la création de Freego, il y a eu un certain essoufflement lié à la réalité du terrain et à la gestion d’exploitation.

Comment Sodebo a relancé cette innovation ?

En 2019, Patricia Brochard (co-présidente du groupe Sodebo) décide de changer la règle du jeu et me propose de reprendre les rênes. Le projet est directement rattaché à la direction générale. Freego prend alors un nouveau départ en mode startup, c’est à dire avec une équipe ultra-réduite : un technicien et moi.

Pendant 1 mois et demi, j’observe. Je commence par un diagnostic de l’existant et ensuite je construis un nouveau business model. Nous décidons de nous installer dans un espace coworking à Boufféré, à proximité des machines et des approvisionnements. Dans tous les domaines, on privilégie le circuit-court.

Avec un périmètre plus petit pour mieux se relancer ?

Freego change effectivement de périmètre, et passe de 40 machines exploitées par des sociétés extérieures dans toute la France à, 9 machines exploitées à 100 % par nous-mêmes autour de nous. On revient aux bases : un positionnement clair, un approvisionnement assuré, une nouvelle profondeur de gamme de produits, des problèmes techniques réglés le plus rapidement possible…  Bref, les basiques du retail.

Pour quels résultats ?

En 6 semaines, le chiffre d’affaires progresse de 30 %. Ce test se trouve arrêté net par le Covid en mars 2020. Une vraie traversée du désert nous attend pendant presque deux ans. Mais, depuis le printemps 2022, Freego connaît un fort développement. Aujourd’hui, la startup exploite 65 vitrines en Pays de la Loire. L’équipe est constituée de 10 personnes.

Notre conviction

L’histoire de Freego est inspirante, car elle montre bien qu’innover c’est un processus particulier, qui nécessite de se remettre en question à de multiples niveaux. Créer un spin-off pour sortir un projet d’innovation du cadre plus formel d’un grand groupe est une solution. Nous invitons nos clients à l’envisager lorsqu’un nouveau business model est imaginé. Ainsi, le pôle Conseil du Phare a accompagné le groupe Bénéteau tout au long du processus de création de la startup Bandofboats, un portail multi-services autour du bateau.

Si vous aussi vous souhaitez vous lancer dans des projets innovants, n’hésitez pas à nous contacter pour en discuter.

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