Le Phare lance “Au Café du Port”, son pôle dédié au conseil
16 mai 2025
Samuel Oudin
Le Phare – reconnu pour son activité de “product studio” – franchit un cap en lançant « Au Café du Port« , une business unit 100 % dédiée au conseil. À sa tête : Lise Bachelier-Lubin, experte en conduite du changement et en innovation, qui entend faire bouger les lignes et impulser une nouvelle énergie dans les organisations. Interview.
Pourquoi Le Phare a choisi de créer une BU (business unit) dédiée au conseil et indépendante du “product studio” ?

Parce que les besoins ne sont pas les mêmes, tout simplement. Une entreprise peut très bien vouloir innover, réorganiser ses équipes ou accélérer sa transformation… sans pour autant développer une solution tech. Les temporalités, les enjeux, les interlocuteurs ne sont pas les mêmes.
Au Café du Port, on ne parle pas “code” ou “outil” mais organisation, alignement des équipes, conduite du changement, culture de l’innovation ou encore transformation digitale. Le plus souvent au service de projets digitaux. L’objectif ? Aider les équipes à avancer ensemble vers un objectif commun.
Comme pour le compte de la Coopérative U, sur le champs de l’innovation ?
Pour la Coopérative U (U Tech, U Log, U Enseignes) , “Au Café du Port” structure leur dynamique d’innovation et accompagne leur communauté à travers plusieurs leviers : définition de thématiques exploratoires, cadre méthodologique pour les POC, création d’une “boîte à outils” innovation, com’ interne … .
L’enjeu est de faire de l’innovation un levier durable, en cohérence avec la stratégie du groupe. Cela peut concerner l’expérience client, les techniques de vente ou la logistique : organiser la veille, choisir un sujet prioritaire, rythmer et structurer le POC (max 6 mois), tester, valider (ou non) et passer à la phase d’industrialisation … Avec une méthode réplicable et un rythme “Go / No Go” assumée.
Vous accompagnez aussi le Groupe BPCE IT sur l’IA générative. Quel est l’objectif ?

Nous accompagnons le CODIR et les managers de BPCE IT sur la démocratisation de l’IA et l’appropriation de l’IAGEN. Dans le cadre de sa stratégie “IA pour tous”, le groupe BPCE a déployé en interne un portail d’IA générative. Intitulé MAiA, il compte plus de 40.000 utilisateurs. La banque vise 50% de ses 100.000 collaborateurs en 2026.
Nous organisons un challenge IA dont l’objectif est de pitcher 8 cas d’usages d’IA lors de leur séminaire annuel dont le nom donne le ton – DREDA – pour “Des racines et des ailes”. Ce challenge IA se concentre sur 2 mois et embarque 120 managers répartis sur 7 sites (Toulouse, Lille, Aix-en-Provence, Lyon, Nantes, Paris). L’équipe déploie une pédagogie hybride (présentiel/distanciel) et pragmatique pour aligner toutes les équipes autour de l’outil MAiA, la GenAI maison.
Nous proposons d’autres formats pour l’acculturation à l’IA comme La fresque de l’IA, le IAckathon ou des ateliers pratiques sur l’art du prompt.
Est-ce-que le Café du Port intervient sur du temps court ou du temps long ?

La BU propose trois formats d’intervention :
- La conversation stratégique – un échange de 2 à 3 heures avec un DG, un DRH, un DSI ou un responsable innovation pour débroussailler un sujet de fond, faire émerger une vision.
- Le séminaire d’inspiration – pour embarquer un collectif autour d’un thème clé : IA, innovation, expérience client, etc.
- L’accompagnement/coaching opérationnel – pour structurer un projet, débloquer des tensions internes, renforcer les pratiques, les outils digitaux et les process (en individuel ou en équipe).
Quel a été votre parcours avant de prendre la tête de cette BU conseil ?
Depuis 20 ans, j’ai travaillé cette problématique du “change” chez l’annonceur, en agence digitale et en tant que consultante, pour le compte d’ESN. Quel que soit le sujet, mon moteur est de mobiliser les équipes et de les embarquer dans des ateliers collaboratifs pour ensuite passer à l’action.
Je cherche toujours à créer ou imaginer des expériences nouvelles qui vont créer le déclic du collectif à travers des formats engageants : séminaires, hackathons, workshops, learning expeditions... L’un des tout derniers challenge organisé ressemble d’ailleurs à l’émission “Qui veut être mon associé”.
Quels sont les profils de vos clients aujourd’hui ?
Ce sont des groupes qui bougent, qui veulent embarquer leurs équipes : Olga, Groupe Atlantic, ETPO, Gruau, Parker, Distinxion, Réalités, BPCE, Coopérative U… Des ETI ou grands groupes, mais aussi des start-up, PME ou coopératives. On intervient souvent au niveau des CODIR ou des directions opérationnelles mais aussi en coaching individuel de managers.
Créer le déclic en choisissant aussi un nom décalé comme “Au Café du Port” ?
Au Café du Port, c’est en effet un nom à part et avant tout un état d’esprit ! A mi-chemin entre le café philo-innovation et le café du commerce. Un endroit et un moment où les équipes posent leurs valises, échangent librement, recréent du lien. On y cultive la curiosité, la confrontation des points de vue, l’expérimentation.
Peu importe son métier, son parcours, son niveau hiérarchique… Parce que ce qui compte, au fond, c’est de faire avancer le collectif, faire bouger les lignes, se lancer dans une nouvelle dynamique. Et si besoin, on tape du poing sur la table ! Comme dans n’importe quel café du port.